samedi 1 avril 2017

Les Vieilles Filles - Pagan Kennedy



Titre : Les Vieilles Filles

Auteur : Pagan Kennedy

Maison d'édition : Denoël

Publication : 2017

Traducteur : Philippe Brossaud (traduit de l'anglais des Etats-Unis)

Nombre de pages : 223

Sur l'auteur : Elle est née en 1963, chroniqueuse et auteure américaine, et pionnière du mouvement "zine" des années 1990. Pagan Kennedy a écrit dix livres de différentes variétés. Elle est aussi professeur à l'université.

Résumé : Dans l'Amérique des sixties, deux soeurs d'une trentaine d'années vivent coupées du monde, seules avec leur père malade. Quand il décède, c'est la libération !
Chouette, se dit Frannie, je vais pouvoir passer le reste de mes jours avec ma soeur, une vraie vie de vieilles filles, le rêve !
Extra, je vais enfin m'amuser, rire, découvrir le monde... et les hommes, pense Doris.
Les deux soeurs décident de se lancer dans un road-trip décoiffant à bord de leur Plymouth bien-aimée.

Citation : "L'espace d'un instant, toutes les guerres de ma vie semblèrent alors n'en plus former qu'une seule, unique et très longue. Même pas une guerre exactement, une simple chose qui aspirait les hommes et les faisait disparaître pour toujours. Vous aviez beau les serrer étroitement contre vous, elle finissait toujours par les arracher à vos bras. Ensuite, il ne vous restait plus que leurs attache-chemises, leurs lames de rasoir saignant la rouille et leurs boutons de col cassés. Si vous aviez un peu de chance, une trace infime de leur odeur continuait à flotter quelque temps - une trace qui bien sûr se dissipait lentement. Qu'était-ce que le Vietnam sinon le nom d'autre chose, d'une force vieille comme le monde qui nous volait nos hommes pour faire de nous des vieilles filles ?"

Commentaire personnel : Pour une fois, j'ai été un peu déçue. Ce roman s'annonçait être un roadtrip américain, où l'on aurait pu écouter Simon & Garfunkel, Otis Redding et les Supremes. En revanche non, je n'ai pas trouvé. La seule chose que j'ai aimé c'était la fin. Je vous raconte plus en détail.

Le roman débute par la mort de leur père, son lit vide, et les deux soeurs qui se demandent ce qu'elles vont faire à présent. Pour cerner les personnages, les filles sont très différentes. Elles ont toutes les deux la trentaine. Doris déborde d'énergie, veut rencontrer plein d'hommes, connaître le frisson de l'aventure, partir très loin et ne jamais revenir, tout abandonner, même sa soeur, pour enfin vivre la jeunesse qu'elle n'a pas pu avoir avec son père malade. 
Frannie, elle, est l'opposée. Elle est très coincée, vierge, ne fume pas, ne boit pas, a été amoureuse d'un homme pendant un moment mais cet homme l'a quittée pour aller avec une autre femme. Elle espère vivre toute sa vie avec sa soeur et est très attachée à son passé, à son père et à leur maison.

Donc quand leur père décède, elles se mettent d'accord de partir toutes les deux, et prennent la voiture. Sur la route, elles font la rencontre de Richard, un photographe qui leur propose de venir chez lui afin de leur montrer son travail. Il tient une chambre d'hôte, et elles y restent plusieurs jours sous l'insistance de Doris. Frannie ne le sent pas et veut vite partir. Richard a une copine, qui part à un moment pour je ne sais plus quelle raison. Doris se rapproche de Richard de plus en plus et Frannie se sent seule et délaissée, se rappelant l'époque de l'école où Doris était la fille populaire que tout le monde adorait et où Frannie était l'inconnue. Doris se met à fumer, à draguer, ils sortent tous les trois dans des bars, dansent ensemble (même si Frannie se sent toujours à l'écart). Doris redevient l'adolescente frivole d'autrefois. Au bout d'un moment, elles décident de partir et vont chez une tante, où elles font la connaissance de sa fille, Peg, une adolescente qui elle aussi veut partir loin de chez elle. Frannie et Doris l'amènent en voyage en direction du Grand Canyon, accompagné de Randy, le petit copain de Peg, malgré la réticence de Frannie. A partir de là l'histoire commence vraiment pour moi, mais c'est presque déjà la fin. 
La traduction est vraiment bien faite, les phrases sont simples et efficaces, je n'ai rien à dire sur l'écriture. En revanche, je m'attendais plus à une virée entre filles en voiture qui découvrent le monde avec cette magnifique couverture illustrée par Julien Pascaud/Talkie Walkie. La couverture est vraiment sublime et on y voit même les rochers du Grand Canyon et la Plymouth rouge. 
Je suis donc plutôt mitigée en ce qui concerne ce roman, et même assez déçue. 
Au fil des pages, et en particulier vers la fin, Frannie se décoince, et devra faire des choix sur sa vie.

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