lundi 6 août 2018

Juste après la vague - Sandrine Collette



TitreJuste après la vague

Auteur : Sandrine Collette

Publication : 2018

Maison d'édition : Denoël

Couverture : Constance Clavel

Traducteur : ø

Nombre de pages : 302

Sur l'auteur




Sandrine Collette est née en 1970. Elle partage son temps entre l'écriture et ses chevaux dans le Morvan. Elle est l'auteur de Des nœuds d'acier, Un vent de cendres, Six fourmis blanches, Il reste de la poussière et Les larmes noires sur la terre.





Résumé : Il y a six jours, un volcan s'est effondré dans l'océan, soulevant une vague titanesque, et le monde a disparu autour de Louie, de ses parents et de ses huit frères et sœurs. Leur maison, perchée sur un sommet, a tenu bon. Alentour, à perte de vue, il n'y a plus qu'une étendue d'eau argentée. Une eau secouée de tempêtes violentes, comme des soubresauts de rage. Depuis six jours, ils espèrent voir arriver des secours, car la nourriture se raréfie. Seuls des débris et des corps gonflés approchent de leur île. Et l'eau recommence à monter. Les parents comprennent qu'il faut partir vers les hautes terres, là où ils trouveront de l'aide. Mais sur leur barque, il n'y a pas de place pour tous. Il va falloir choisir entre les enfants.

Citation :

- Il va falloir partir.
Madie ne répondit pas. Alors il ajouta :
- Il faut qu'on quitte l'île, vite. L'eau va tout recouvrir.
Et parce qu'elle ne chuchotait toujours pas la moitié d'un mot, il coula vers elle un regard misérable, en vain car elle ne lui pardonnerait pas, jamais, et dans ses yeux à elle lorsqu'il les croisa, il vit sa réponse.
Partir.
Oui mais.
- Je sais, bredouilla-t-il. Il ne dit pas : Ça va aller. Cette fois, ce n'était pas possible.
C'était un long voyage, il fallait des provisions. Pas loin de deux semaines.
Non, ce n'était pas cela, le souci. Que ce soit long, ils s'en arrangeraient. Ils mangeraient peu, se rationneraient. Les petiots comprendraient.
Peut-être si Liam et le père ramaient fort, douze jours. Mais douze jours, cela ne réglait toujours pas le problème. Le problème, c'était ce que le père n'arrivait pas à dire et qui lui arrachait la gueule : ils n'avaient qu'une seule barque.
Et la mère avait tout compris, comme il s'en doutait, parce qu'à ce moment-là elle posa sur lui un regard de feu, haine de désespoir mêlés, un regard qui l'accusait définitivement - et elle murmura, comme si c'était lui, rien que lui, comme si tout était sa faute, la mer, la tempête et le malheur :
- Qui vas-tu laisser ?


Commentaire personnel : Ce livre, à couper le souffle, nous donne un suspens incroyable. La fin, pour couronner le tout, nous laisse dans le doute, nous sommes libres de deviner la suite, chacun de notre côté, et l'auteur nous laisse sans réponse. 

Le roman est divisé en quatre parties : le prologue, ce qu'il se passe sur l'île avec les enfants abandonnés, ce qu'il se passe en mer avec le reste de la famille, et enfin les enfants abandonnés. 

Les chapitres sont courts et très bien écrits. Nous vacillons entre chacun des personnages et nous comprenons leurs choix, même si nous ne sommes pas toujours d'accord. 

Le voyage ne sera pas simple car la météo n'a pas dit son dernier mot, mais cette famille unie, soudée, prouve qu'elle se battra jusqu'au bout pour survivre. Se mêlent alors la survie de L'Odyssée de Pie et les vagues de The Impossible. Cette puissance, cette force que chaque enfant a, ce sacrifice qui surgit en chacun d'eux, est vraiment magnifique et est une belle leçon de vie. L'entraide, le sacrifice, la famille, le courage. Quatre mots-clés utilisés dans ce roman nous aide à nous familiariser avec les personnages et à entrer dans leur vie de tous les jours, barbare mais utile.

Très vite nous savons quels enfants sont laissés sur l'île et pour quelles raisons. Mais ce que nous ne savons pas dès le début, c'est quelle force ils possèdent, chacun d'entres eux, et la rage qu'ils ont afin de continuer à survivre ; ainsi que l'espérance de revoir le reste de leur famille. Énervés, détruits au début par l'abandon de leurs parents, ils se tournent au fil des jours vers de l'optimisme, vers un nouvel horizon, une seconde chance - celle d'avoir été épargnés par le tsunami. 

Ils veulent vivre.